Georges de Lydda naît en Cappadoce, dans une famille chrétienne. Militaire, il devient officier dans l'armée romaine ; il est élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée.
Un jour il traverse la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc. La cité est terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ3, et après un signe de croix, il le transperce de sa lance. La princesse est délivrée et le dragon la suit comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges tue le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours, puis le cadavre de la bête est traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs.
Après la publication des édits de Dioclétien contre les chrétiens, Georges est emprisonné. Sa foi ne pouvant être ébranlée, il y subit un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices, il survit miraculeusement et finit par être décapité le 23 avril 303.
Les circonstances exceptionnelles de sa mort l'on fait appeler par les chrétiens d'orient "le grand martyr". Son culte s'est très rapidement développé. Les croisades contribuèrent à donner au culte de saint Georges un grand éclat, notamment parmi les chevaliers français et anglais. Il était légitime que les cavaliers le choisissent comme saint protecteur. Il est représenté dans son iconographie avec un drapeau blanc à croix rouge.
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Une de ses premières apparitions post-mortem fut en juin 1063 à la bataille de Cerami, après que les Normands eurent entamé la libération de la Sicile (occupée par les Musulmans depuis deux siècles). Dans cet affrontement au nord-est de l'île, les Chrétiens remportèrent une victoire retentissante : selon le chroniqueur Geoffroi Malaterra, ils auraient été galvanisés par un mystérieux cavalier blanc armé d'une lance dont l'extrémité portait un pennon blanc avec une croix.
Lors du siège d'Antioche contre les infidèles en 1098, saint Georges donna la victoire aux Chrétiens en leur apparaissant en vision à la tête d'une armée céleste montée sur des chevaux blancs et portant des bannières blanches.

D'après la légende, le roi Pierre Ier d'Aragon vainquit les Maures lors de la bataille d'Alcoraz en 1096. Il expliqua cette victoire sur les quatre rois arabes tués sur le champ de bataille, par le concours providentiel de saint Georges.
La Sardaigne, territoire concédée en zone inféodée depuis 1297 par le pape Boniface VIII portera les emblèmes tirés de ce fait d'arme: un drapeau blanc à croix rouge accompagnée de 4 têtes maures.
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Au XIIe siècle, l'Aragon passa à la Maison des comtes de Barcelone, Raimond-Bérenger IV et son fils Alphonse II, qui imposèrent leur blason aux quatre pals. Ce dernier blason resterait l'emblème dynastique de l'Aragon, en plus de la croix rouge qui se maintiendrait comme emblème territorial de l'ancien royaume.
Le drapeau de Barcelone associe ces deux emblèmes:
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Le vexillum beati Georgii (drapeau de saint Georges) est mentionné pour la première fois dans les Annales Januenses de 1198 (Chroniques de Gênes) : il s'agit d'un drapeau rouge portant l'image de saint Georges à cheval abattant un dragon (cet étendard resterait le drapeau d'état jusqu'au début du XIIIe siècle). Une image en est donnée dans les Annales Januenses relatant la prise de la cité de Savone en 1227 : la bannière à quatre queues est placée devant les tentes des commandants génois. Le drapeau de la Communauté, c'est-à-dire la croix rouge sur fond blanc, est attesté pour la première fois le 28 septembre 1218 : appelé insignia cruxata comunis Janue (« l'enseigne à la croix de la Communauté de Gênes »), il flottait sur la cité de Vintimille qui s'était rendue à Gênes. Ces deux drapeaux furent également utilisés par la flotte : le vexillum beati Georgii est encore décrit en 1241 en tant que pavillon de guerre et enseigne de l'Amiral, tandis qu'en 1242 le signum Communis, c'est-à-dire le drapeau à la croix, était hissé sur les galères. Le vexillum beati Georgii serait le drapeau de l'Amiral jusqu'en 1282 au moins.
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La croix rouge sur fond blanc devient très populaire en Italie du Nord, utilisée entre autre par Milan et Bologne.
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La croix de saint Georges aurait été utilisée pour la première fois par les armées anglaises comme emblème en 1277 sous Édouard Ier pendant la guerre en Pays de Galles. Au XIVe siècle, l'archevêque Thomas de Canterbury écrit que lorsque le roi Édouard d'Angleterre fit le siège du château de Caerlaverock dans le Sud de l'Écosse en 1300, ses chevaliers portaient des bannières blanches à croix rouge. Le chroniqueur Jean Froissard rapporte en 1357 que les commandants anglais invoquaient souvent saint Georges pour appeler à l'aide ou comme cri de guerre.
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La croix de St Georges est toujours l'emblème de l'Angleterre.
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Elle a servi de base pour la création de l'Union Jack en 1603.

Dernier pays à utiliser la croix rouge, la Géorgie dont le nom vient du terme persan « Gurji » du grec γεωργία (« geōrgia »), qui veut dire « agriculture » et non du nom de Georges de Lydda.
Le drapeau adopté en 2004 présente un champ blanc chargé d'une croix rouge cantonnée de quatre croisettes rouges. Il descend du drapeau de Sastavo attesté en 1350. Il a été choisi comme emblème en 2001 par le Mouvement démocrate de Mikheil Saakachvili, un parti d'opposition qui sera amené au pouvoir par la Révolution des Roses.
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Le drapeau blanc à croix rouge est aussi utilisé pour symboliser l’Église en général. Il est utilisé par les peintres dans les représentations de la Résurrection.
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ainsi que lors du Jugement Dernier.
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