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samedi 18 mai 2019

Le nouveau système de pêche à Boulogne: l'armateur

Parallèlement de grands comptoirs se constituèrent . 51 % des harenguiers envoyés en Écosse en 1868 appartenaient à 4 armateurs : Vidor, Huret-Dupuis, Bouclet, Ancel-Joly.

Les armateurs de la place, regroupés au sein du Comité des armateurs à partir de 1856, prirent connaissance des progrès réalisés à l’étranger lors des expositions internationales des pêches maritimes organisées à Amsterdam en 1861 et à Bergen en 1865 où leur président P. Lonquéty fut délégué par le gouvernement. En 1866, Boulogne servit de cadre à la troisième exposition de ce type.

Une première révolution technique se produisit dans les années 1870. Après plusieurs voyages en Angleterre, Joseph Huret fit construire un bateau sur le modèle britannique avec un nouveau gréement, en dundee, plus maniable que l’ancien, en lougre, et il embarqua des filets de coton à la place des traditionnels filets de chanvre. En plus, initiative personnelle, il fit installer un cabestan actionné par une petite machine à vapeur de 3 CV pour la manœuvre du train de pêche. Ces innovations se diffusèrent rapidement. La campagne d’essai du « Progrès » se déroula en 1870, l’année suivante 2 bateaux munis d’un cabestan à vapeur firent la campagne harenguière et en 1878 tous les navires se livrant à la pêche aux filets dérivants (hareng et maquereau) en étaient pourvus. En même temps, les filets de coton furent rapidement substitués aux filets de chanvre ; leur plus grande légèreté permettait d’allonger le train de pêche et d’accroître sa capacité de capture. Parallèlement la taille des navires grandit ; les harenguiers qui jaugeaient en moyenne 45,3 tonneaux en 1866-1868 atteinte.

L’innovation entraîna une rapide transformation dans l’organisation de la pêche. Le vieux système de l’écorage s’effaça.

L’armateur propriétaire du bateau et des engins de pêche apparut à partir de 1873 ; la rémunération à la part subsista mais une part accrue était absorbée par l’amortissement du capital fixe.

Sur le produit brut de la pêche, l’armateur récupérait ses dépenses d’armement : sel, tonnes et avitaillement, et percevait une commission d’écorage de 5 % du produit brut ; sur le produit net il calculait l’amortissement du capital à raison de 3,5 parts pour le bateau, 1,5 part pour la machine à vapeur du cabestan et 0,5 part par lot de 10 filets. Le patron recevait 1,5 part et chaque matelot 0,5 part.

À partir de 1881 certains armateurs remplacèrent la demi-part par un salaire fixe ; sur 36 des 128 harenguiers, les hommes s’embarquèrent pour 90 F par mois.

Boulogne avait 335 navires à voile et 4 à vapeur en 1884 (note Annuaire de la Marine Marchande 1884 côte SGb 3639 Bibliothèque de l'Alcazar à Marseille)

C’est en 1894, que Louis Bouclet puis les frères Vidor, deux des plus importants armateurs de la place, firent l’acquisition, Outre-Manche, des deux premiers vapeurs : la « Ville de Boulogne » avec ses 196 tonneaux et sa machine de 390 CV et la « Liane » (136 tonneaux et 248 CV).

En 1903 le port comptait 30 vapeurs jaugeant en moyenne 192 tonneaux avec une puissance de machine de 316 CV. Dès lors la substitution de la vapeur à la voile fut très rapide. On ne construisit plus de chalutier à voiles à Boulogne après 1905 et on n’en arma plus après 1910. Alors qu’en 1894, on avait armé 84 harenguiers à voiles et 1 à vapeur, en 1913 on comptait 40 voiliers et 46 vapeurs.

La pêcherie toulonnaise se mit alors à l’heure du capitalisme moderne, conséquence de l’augmentation des investissements.

En 1902, les 7 grands voiliers mis en service coûtèrent 53 000 F l’unité et 340 F/tonneau alors que les 6 grands vapeurs neufs revenaient à 163 000 F chacun et 665 F/tonneau. Vers 1910, les grands chalutiers valaient 240 000 F.

L’entreprise individuelle ou familiale céda le plus souvent la place à la société.

Les Archives du Tribunal de Commerce ont conservé trace de 39 sociétés de pêche constituées entre 1881 et 1914 ;
16 d’entre elles étaient des sociétés en nom collectif avec un capital de départ moyen de 241 000 F,
16 étaient en commandite simple (206 500 F),
2 étaient des sociétés en commandite par actions (170 000 F)
5 des sociétés anonymes par actions (300 000 F à la fondation).

Les sociétés de personnes l’emportaient sur les sociétés de capitaux et si la modernisation de la pêcherie boulonnaise fut le fait d’entrepreneurs capitalistes, la pêche artisanale, avec son organisation traditionnelle, subsista.

À la veille de la guerre on comptait 22 compagnies d’armement exploitant 92 navires dont 73 vapeurs,
30 armateurs exploitant 56 bateaux dont 45 vapeurs et
117 patrons propriétaires de 127 bateaux dont 108 voiliers.

Extrait de Histoire de Boulogne sur Mer, ville d'art et d'histoire sous la direction d'Alain Lottin chapitre IX un siècle de croissance économique (1815-1914) de Georges Oustric.

Un des plus puissants armateur de Boulogne fut:

Louis Bouclet (1854-1925). Déjà armateur sur Boulogne, il créa en 1894 la Société Boulonnaise des bateaux de pêche à vapeur L. BOUCLET et Cie, société en commandite de 240 000 francs, pour acheter outre-Manche, le premier bateau de pêche à vapeur: la « Ville de Boulogne » 196 tonneaux et machine de 390 CV.
En 1907 le comptoir de L. Bouclet possédait 10 vapeurs.
Après la guerre, ses fils s'associèrent à Zunequin et Eugène Canu dans la Société Boulonnaise d'Armement à la Pêche.
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Il commercialisait le produit de la pêche par la marque La Boulonnaise, crée en 1880.
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jeudi 16 mai 2019

Emblèmes d'armateurs de pêche boulonnais: les DELPIERRE

Les DELPIERRE est une famille d'armateurs établie à Boulogne-sur-mer au XVIe en provenance de Wissant, dans le Pas-de-Calais. A la fin du XIXe, plusieurs DELPIERRE créèrent leurs affaires autour de la pêche, surtout du hareng qui fit la fortune de Boulogne. Très nombreux (16 armateurs en 1903) les différends DELPIERRE se distinguaient en ajoutant au patronyme leur prénom, le nom d'un associé ou le nom de leur femme.

DELPIERRE - NOEL
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DELPIERRE Fils E. & J.
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On retrouve sur le pavillon les 2 emblèmes principaux de la famille: le D majuscule, initiale du nom et l'étoile à 5 branches.

DELPIERRE & BOURGAIN
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DELPIERRE F. & Cie
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J-B DELPIERRE - DELPIERRE
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DELPIERRE - DUVAL
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DELETRE-DELPIERRE
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GOURNAY - DELPIERRE
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Pêcheries DELPIERRE
Pierre Delpierre (1873-1929)
Eugène Delpierre.
Jean-Pierre Delpierre. Créateur de la marque de thon Pompon Rouge30. Rachète Vidor-Sarraz et Cie en 1960 puis Fourmentin-Ramet en 1993.
Jean-Paul Delpierre (1933 - 2014).
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Pêche et Froid
1961: Société créée par les Pêcheries Delpierre (Jean DELPIERRE), spécialisée dans l'armement thonier.
1992: 14 thonniers senneurs
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1993: Rachat de l'entreprise par Optorg en 1993, groupe lui-même repris depuis par Omnium Nord-Africain (ONA).

DELPIERRE Mer et Tradition
1999-2014: c'est une société de transformation et de conservation de poisson, de crustacés et de mollusques.
La société Petit-Pierre, nouveau nom de DELPIERRE-MER ET TRADITION (siège à Hesdin l'Abbé), spécialisée dans la conserverie de poissons, suite à sa reprise par le patron du groupe COCHEZ début février, vient de céder 66% de ses parts au groupe vendéen GENDREAU, qui compte 600 salariés pour un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros. La conserverie du Pas de Calais compte 90 salariés pour un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros.

DELPIERRE David
2008: Patron d'un bateau de pêche "Le Saint Claude"
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mardi 14 mai 2019

Emblèmes d'armateurs de pêche boulonnais: les ALTAZIN

Les ALTAZIN est une famille d'armateurs établis à Boulogne-sur-mer au XVIe en provenance d'Audresselles, dans le Pas-de-Calais.
A la fin du XIXe, plusieurs ALTAZIN créèrent leurs affaires autour de la pêche, surtout du hareng qui fit la fortune de Boulogne. Les différends intervenants se distinguaient en ajoutant au patronyme leur prénom, le nom d'un associé ou le nom de leur femme.

ALTAZIN-FOURNY & Cie
1879: Pierre Marie ALTAZIN (1846- 1918) devient armateur à la suite de son père Pierre Marie (1816-1880). Celui ci fut marin en 1839, tulliste en 1843, écoreur (chargé d'inscrire toutes les ventes de poisson faites au port, d'en assurer la livraison, d'inscrire les achats chez les mareyeurs et saleurs) en 1860 puis armateur en 1871.
Marié en 1871 à Isabelle Flore Madeleine FOURNY (1853-1907), il prit comme nom de société Pierre ALTAZIN-FOURNY & Cie. Les initiales A et F se retrouvent sur son guidon.
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1890: Il préside le Syndicat des Armateurs de Boulogne.
1897: Crée la Société des Grandes Pêcheries de Boulogne sur mer, une société à commandite simple. Flotte: deux bateaux à voile : le "Notre- Dame-de- Boulogne" et le "Notre-Dame-des-Victoires" et six navires à vapeur : "Le Savoie", "la Provence", "la Champagne", "la Flandre", "la Lorraine" et "l'Alsace".
Le pavillon d'armateur que l'on voit sur le "Notre- Dame-de- Boulogne" est plus simple, mais reprend les mêmes éléments: les initiales de son nom et de celui de sa femme.
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1918: Ses fils lui succèdent dans l'armement "Pierre et Frédéric Altazin". Frédéric (1882-1960), armateur fut président du syndicat des armateurs boulonnais de 1938 à 1945.

ALTAZIN Emile & Fils
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Victor ALTAZIN (1822-1906) fut boulanger, écoreur puis armateur (1882).
Emile ALTAZIN (1858-1926) son fils, marié à Jeanne PETYT en 1882, fut armateur à Boulogne sous le nom d'ALTAZIN-PETYT.
Secrétaire, puis président du Syndicat des armateurs de Boulogne.
1919: Nommé membre du Conseil supérieur des pêches maritimes.
Il n'avait pas de pavillon à son emblème, mais faisait peindre sur les cheminées de ses chalutiers, une capsule rouge contenant les initiales AE.
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Georges ALTAZIN (1887- ) son fils, repris le métier d'armateur

ALTAZIN, DARQUER & Cie
Peu de renseignements sur cet armateur si ce n'est leur désignation ALTAZIN G, DARQUER L. & Cie et la croix potencée qu'ils faisaient peindre sur la cheminée.
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